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peut-être qu’il nous menace, et en réalité plus menacé que nous. Sans parler de la poche de Flandre qui, entre le sud d’Ypres et la Bassée, se creuse de plus de 20 kilomètres jusqu’au delà de Merville et de Bailleul et dont, à maintes reprises, Foch a signalé à Haig l’étrange vulnérabilité, deux autres, d’importance plus considérable, demeurent, que la tentative malheureuse des Allemands, du 9 au 11 juin, n’a pu relier : celle qui saille entre Arras et Compiègne et plus particulièrement entre Villers-Bretonneux et Ribécourt, celle qui, au sud de l’Aisne, s’enfonce jusqu’à la Marne et au flanc de laquelle la forêt de Villers-Cotterets à l’Ouest, la montagne de Reims à l’Est, sont de constantes menaces. Profiter d’une telle situation pour anéantir, par des offensives vigoureusement menées, les résultats des batailles du 21 mars et du 27 mai, ressaisir la ligne de Paris à Arras comme celle de Paris à Châlons, c’est l’idée fixe que nourrit Foch : toutes ses notes la trahissent et les futures directives sont en projet, prêtes à sortir à l’heure exacte où il importera.

Sans doute son regard, tous les jours plus habitué à s’étendre, va-t-il à des offensives plus lointaines. Parce qu’il sent que l’heure approche où les armées du front de France vont reprendre l’offensive, il prétend que celle-ci ne reste pas isolée. Il faut que, dans cette seconde moitié de l’année 1918, toute la coalition donne en plein. Dès le 12 juin, il a invité le général Diaz