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LES CONSPIRATIONS
DU
GÉNÉRAL MALET

II [1]
LA CONSPIRATION DE 1808


LE PERSONNEL

Lorsque Malet arriva à Paris pour répondre aux inculpations dont il était chargé, il se logea rue des Saints-Pères, n° 75, où il fit venir sa femme et son fils. S’il était destitué de son grade, il n’avait plus aucun moyen de subsister. Ses malversations à Rome avaient pu lui rapporter au plus quelques centaines de louis et ce n’était point de quoi vivre. Est-ce pour se soustraire à un jugement qui l’eût déshonoré que Malet prête l’oreille à d’anciens amis qui, vraisemblablement, avaient déjà, au moment d’Eylau, engagé une conversation avec le général Servan et qui se retrouvaient prêts à causer avec quelque général que ce fût ? Réunis peut-être par un lien maçonnique, ils connaissaient Malet au moins de réputation. Ils avaient, tous ou presque tous, un lien avec la Franche-Comté, soit qu’ils en fussent originaires, soit qu’ils eussent tenté d’y jouer un rôle politique. On voudrait croire que, comme ils l’ont dit plus tard, leur association des Philadelphes s’étendait loin, qu’elle avait des affidés non seulement en France, mais jusqu’à Rome. On ne connaît guère

  1. Voyez la Revue du 1er septembre.