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système de dénégations que Jacquemont a adopté ; » il gagne seulement que Jacquemont croit pouvoir se rappeler que, dans les conversations qui ont pu avoir lieu entre M. Florent-Guyot et lui, conversations « du genre des conversations ordinaires de société, » il a pu y être « question de diverses idées non étrangères totalement à plusieurs choses reliées dans la déclaration ou la lettre de M. Florent-Guyot. »

On peut juger par là des précisions acquises à la suite d’une séance qui a duré de neuf heures du matin à cinq heures et demie de relevée ; mais Florent-Guyot, interrogé aussi longuement le lendemain et le surlendemain, n’en maintient pas moins tous ses dires. Quant à Jacquemont, interrogé à nouveau, il oppose a tout cette phrase : « Je ne nie pas, mais je ne me rappelle pas, » ou : « Je m’en réfère à ce que j’ai dit précédemment. » Confronté avec Malet, il dit que « la conversation fut courte, vague et insignifiante, et qu’il n’y fut question que des nouvelles du jour. » Lorsqu’on lui montre la concordance des aveux de Florent-Guyot et de Malet, il revient à son explication psychologique des superpositions. Il termine par cette phrase ambiguë : « Je finis en laissant à MM. les commissaires d’apprécier les motifs qui peuvent fonder leur opinion sur le caractère de la déclaration de M. Malet, et je m’en rapporte à leur justice. »

Et puis... et puis c’est tout. « Les commissaires conseillers d’État closent le présent procès-verbal et ajournent la continuation des séances au jour dont il sera convenu entre eux, ou qui sera décidé par S. Exe. le ministre de la Police générale. » Mais il ne plait pas à Son Excellence de convoquer à nouveau la Commission. Son Excellence a vu que les choses tournaient mal pour son protégé, et elle a reçu de Bayonne une lettre qui lui a donné prétexte à suspendre les séances de la Commission instituée par elle.


FOUCHÉ ET NAPOLÉON

Au coup d’État de Fouché, l’Empereur ne s’est pas opposé formellement. Il s’est contenté de lui écrire le 29 juin : « Je reçois votre lettre du 26. Les changements faits au Conseil de police sont irréguliers. Vous ne deviez pas les faire sans mon ordre. J’ai lu avec attention les interrogatoires que m’a envoyés