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non seulement pour le coton, mais pour beaucoup d’autres plantes, céréales, canne à sucre, etc... Notre Afrique tropicale manque de combustible, d’où la difficulté des transports intérieurs par chemins de fer, presque prohibitive pour des produits de valeur médiocre à la récolte, tels que le coton : l’alcool de grains ne fournirait-il pas ce combustible ? Ne conviendrait-il pas en conséquence d’étendre largement la culture des céréales indigènes, mais au Dahomey, millet dans la boucle du Niger ? C’est là, croyons-nous, une des questions urgentes de notre prochaine économie nationale. Elle se rattache à la refonte indispensable de tous nos transports africains, voies de terre et de mer ; nous ne pouvons à cet égard poser une indication.


L’AFRIQUE ORIENTALE FRANÇAISE

La situation naturelle de nos colonies africaines de l’Atlantique les prédispose à fonder sur les relations avec la métropole l’essentiel de leur prospérité ; nous n’en dirons pas exactement autant de nos possessions de l’Afrique Orientale, de l’Extrême-Orient, de l’Amérique et du Pacifique. Si certaines de leurs ressources, marquées d’un caractère de spécialité mondiale, doivent être réservées à satisfaire des besoins métropolitains, il n’en est pas moins évident que l’essor de leur progrès dépend surtout de leurs rapports avec des sociétés plus voisines, Afrique Australe britannique, Chine et Japon, Dominions australiens, États-Unis. Nous ferions un calcul faux si nous nous proposions, par une législation artificielle, de contrarier ces penchants ; un parti plus judicieux est de les constater, de les accepter et de faire de ces possessions, outillées par nos soins pour grandir dans leur milieu propre, des relais de l’activité française à travers le monde. Dans ce dessein, nous veillerons à régler entre elles et nous, des communications dont nous soyons les maîtres, d’où ressort la valeur de certains points d’escale tels que Djibouti, d’un bon réseau de câbles et de services de navigation sous pavillon national.

Madagascar est, dans l’état actuel de nos connaissances, la seule possession française qui exploite des gisements de graphite ; elle a aussi de l’or en placers et filons, des pierres précieuses, des minerais radio-actifs. Pour l’achat de ces divers produits, des conditions particulières seront garanties à la