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L’ÉDUCATION DES FILLES
APRÈS LA GUERRE

I
LA FEMME DE DEMAIN
ET L’ÉDUCATION D’AUJOURD’HUI

Pendant qu’ils étaient encore à Noyon, on discutait en France sur l’éducation des filles. — Eh bien ! oui, et cette discussion eût-elle témoigné seulement d’une certaine sérénité d’esprit, que nous aurions tout lieu de ne la point regretter. Les angoisses du présent n’ont pas suffi à détourner nos yeux des problèmes du lendemain. Mais il y a autre chose à dire. Ceux de ces problèmes qui ont trait à l’éducation sortent comme naturellement de toutes les grandes crises. Pendant la Révolution française ils demeurent au premier plan, au moment précis où les passions politiques et les préoccupations patriotiques paraissent devoir tout absorber. Le jour même de l’exécution de Louis XVI, la Convention décréta que les finances, la guerre et l’organisation de l’instruction publique seraient continuellement à l’ordre du jour. Aux heures récentes les plus critiques, la grave et méthodique Angleterre faisait des plans d’éducation en même temps que des tanks et des obus. Entre ces deux tâches le désaccord n’est qu’apparent. Cette guerre aura tant de répercussions imprévues, elle a été pour toutes nos idées morales, et pour l’âme humaine tout entière, une telle