Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 53.djvu/628

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
AUTOUR
DE LA
CORRESPONDANCE DE BOSSUET

III [1]
BOSSUET ARCHIDIACRE DE METZ
EN MISSION A PARIS


I. — BOSSUET QUITTE METZ. POURQUOI ?

En 1659, en février ou mars, Bossuet quitte Metz. Pour quelle raison ? Dans ces derniers temps, parfois, un vent de fronde hypercritique a soufflé contre Bossuet, et l’on a soupçonné, sous ce départ, de l’égoïsme et des calculs cachés : Bossuet se serait hâté d’aller à Paris, pour y soutenir un procès à lui intenté au sujet d’un riche bénéfice, le prieuré de Gassicourt que Pierre Bédacier, l’évêque suffragant de Metz, son protecteur et ami, lui donna en effet sur son lit de mort... Ou bien encore, il se serait retiré de Metz pour y faire place dans le chapitre de la Cathédrale, à son père, devenu veuf, et pour le faciliter l’obtention de ses propres bénéfices. — A ces suppositions sans bienveillance, les faits s’opposent : la mère de Bossuet, au commencement de 1659, n’était probablement pas encore morte, non plus que Pierre Bédacier, comme l’a observé M. Levesque. Donc au commencement de 1659, il n’y avait lieu pour Bossuet ni de plaider à Paris pour son compte, ni de ménager à Metz les intérêts paternels.

  1. Voyez la Revue des 15 juin et 1er août.