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idéal [1]. Mais, outre qu’il fait constamment des progrès, il faut tenir compte de ce que les véhicules aériens grandissant tous les jours, les moteurs employés disposent de plus de place et de plus de poids, double condition favorable à un fonctionnement régulier. Au demeurant, si on ne trouve pas un suffisant avantage à leur donner, individuellement, plus de garanties de solidité, du moins l’augmentation de capacité du véhicule permet-elle d’employer plusieurs appareils, soit conjugués sur le même arbre d’hélice, soit mettant chacun en action un propulseur différent.

Il est inutile d’insister sur l’augmentation de puissance motrice résultant des progrès, — dans tous les sens du mot, — des moteurs aériens. Cela va de soi. Observons seulement que, pour le cas qui nous occupe, c’est, avant tout, à la régularité du fonctionnement qu’il se faut attacher. Dirigeables ou aéroplanes devront « naviguer » en groupes assez compacts, comme les convois de bâtiments de charge, à chacun desquels on demande une allure parfaitement régulière bien plus qu’une grande vitesse.

D’autres progrès doivent être faits aussi au point de vue de la solidité du véhicule lui-même, de sa stabilité, s’il s’agit du type aéroplane, de son incombustibilité, — relative, au moins, — s’il s’agit du type dirigeable. On doit enfin se préoccuper de faciliter l’atterrissage des très grands appareils dont il faut prévoir la mise en service : c’est là une question fort importante, mais qui ne saurait être traitée à fond, dans cette brève étude, pas plus en ce qui touche l’aménagement des vastes terrains nécessaires et de leurs hangars, qu’en ce qui concerne les dispositions spéciales et les manœuvres des appareils aériens eux-mêmes.

Je signalerai seulement qu’à cette question se rattache celle de la direction en pleine mer, ce que les marins appellent proprement « la navigation, » en donnant à ce mot son acception scientifique.

L’observation des astres n’est assurément pas impossible sur un appareil aérien ; les difficultés, toutefois, en sont grandes et ne semblent pas avoir été vaincues complètement jusqu’ici. D’ailleurs, celle qui résulte de l’apparition de la brume, —

  1. Plus tard, peut-être, la turbine à gaz réalisera-t-elle cet idéal.