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Epehy-Holnon et, en avant du coude de Saint-Gobain, les forêts de Coucy. En face de la Siegfried Stellung, les Britanniques, on s’en souvient, avaient, dans l’élan de leur assaut d’août, enlevé le 2 septembre la ligne Quéant-Drocourt et allaient entamer dans ce dernier village la position Hindenburg elle-même. A l’autre extrémité, nous avons vu Mangin mordre sur les bois de Coucy : entre la 1re armée britannique et la 10e armée française, les 3e et 4e armées britanniques, les 1re et 3e armées françaises devaient, à leur tour, réduire les avancées avant de se relancer au grand assaut. Les 3e et 4e armées britanniques, après une courte accalmie, repartirent le 12 septembre. En avant de la position centrale de Siegfried, elles devaient, entre Havrincourt (sud de)Marquion)et Holnon (Nord-Ouest de Saint-Quentin), attaquer de fortes positions, — « formidables, » dit même le maréchal Haig.

Dès le 10, la 4e armée britannique, malgré une très vive résistance, avait enlevé les limites Ouest du bois d’Holnon, atteint Vermand (Nord-Est de Saint-Quentin), pénétré dans Epehy. Le 12, la 3e armée, à gauche, ayant franchi, au Sud de la route de Bapaume à Cambrai, le canal du Nord, attaquait la ligne Havrincourt-Gouzeaucourt, enlevait, après de durs combats, Havrincourt, Trescaut, les abords Ouest de Gouzeaucourt. Vermand allait tomber devant la 4e armée britannique qui, le 13, s’emparait de Jeaucourt et Bihaucourt. Après trois jours de combat, une manœuvre habile faisait tomber le bois et le village d’Holnon. La résistance de l’ennemi cependant s’affirmait très âpre. Le maréchal Haig, entendant la briser, monta, pour le 18, une nouvelle attaque visant à prendre pied le long de la rive Est du canal du Nord, et, d’autre part, à pénétrer profondément dans la région de Gouzeaucourt, fortement défendue. L’attaque réussit. Les Britanniques emportaient, le 18, toutes les positions entre Holnon et Gouzeaucourt, enlevant 10 000 prisonniers et 150 canons et atteignant, avec le front Gouzeaucourt-Villers-Guislain-Lempire-Hargicourt-Villeret-Pontruet-Fresnoy-le-Petit, la lisière même de la position Hindenburg, — le pied du mur.

La 1re armée française avait appuyé, plus au Sud, par son action vigoureuse, cette série d’attaques. Le général Debeney lui aussi, se livrait aux travaux d’approche en face de la fameuse position. Ayant comme objectif le front de Saint-Quentin au Nord