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principe au projet, que l’infatigable maréchal court à Cassel, où il a convoqué, avec sir Douglas Haig, le général Plumer, commandant la 5e armée britannique, le général Gillain, chef d’Etat-major général de l’armée belge pour que se précisent les projets. Il s’agit de conquérir une base de départ : elle est arrêtée ; — d’organiser l’exploitation en direction de Bruges, en direction de Gand : elle est mise à l’étude.

Le 11 septembre, le roi Albert viendra lui-même à Bombon ; il accepte de prendre le commandement des forces alliées en Belgique, sollicite de Foch l’envoi d’un major général français, agrée à ce titre le jeune commandant de la 6e armée, le général Degoutte, le voit, s’entend avec lui, l’appelle à La Panne ; les ordres partent : à l’armée belge, qui très vaillamment va se jeter, à son tour, à l’assaut, à Pétain, qui va expédier vers le Nord, avec trois divisions d’infanterie, ses corps de cavalerie ; déjà Degoutte assigne à chacun son rôle. Tout sera prêt pour le 28. En quelques jours, voilà une affaire montée. Et maintenant, Foch voit déjà sa gigantesque manœuvre comme si déjà chacun, à cette heure même, se jetait à l’assaut, Belges, Français, Anglais à gauche. Anglais et Français au centre. Français et Américains adroite. Après le 26, tout sera en mouvement.

Et il jette maintenant un regard empreint de confiance sur la masse des positions aux vocables wagnériens. Wotan interviendrait lui-même qu’il n’empêcherait point le cercle de se resserrer autour de cette Badel, broyant lentement la gigantesque forteresse organisée jadis pour river l’invasion au flanc de la France et qui, avant un mois, déjà, sera sur vingt points ébréchée, forcée, hachée.


COMBATS SUR LES AVANCÉES
12-22 SEPTEMBRE

Pendant que s’organisait ainsi, pour la deuxième moitié de septembre, l’assaut concentrique, Britanniques et Français avaient presque sans arrêt continué à repousser les défenseurs de la position Hindenburg sous les murs de leur formidable « place. »

La position, je l’ai dit, avait ses avancées : c’était une ligne passant à 5 kilomètres environ à l’ouest de Siegfried et Albérick, segment Drocourt-Quéant, segment Havrincourt-Epehy, segment