Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 53.djvu/805

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à toute mise en marche de notre aile droite, qu’on libérât celle-ci de cette vieille entrave.

L’opération avait été confiée au général Pershing ; ce seraient les premières armes, non des soldats américains qui partout avaient déjà fait leurs preuves de bravoure, mais de leur État-major débutant. Le général Pétain y devait faire collaborer, à la vérité, quelques-uns de ses corps d’armée et était chargé de préparer et de diriger de haut, d’accord avec le général en chef américain, toute cette bataille. Le 17 août, Foch avait donné ses premières directives à Pétain comme à Pershing. L’attaque s’efforcerait d’atteindre le front général Bouxières-Lorrey-ruisseau de Gorze-Mars la Tour-Hannonville au Passage-Parfondrupt-Bezonvaux. Deux attaques principales seraient menées, l’une en direction Nord, partant du front général Lesmesnils-Seicheprey, l’autre en direction Est, partant des abords de la tranchée de Calonne à Haudiomont et flanquée à gauche par une attaque que pourrait tenter la 2e armée française (Hirschauer). Les deux attaques principales géraient reliées par un corps français tenant le front passif de Richecourt à la tranchée de Calonne. Par la suite, ce plan avait été modifié. Foch calculant, dès le début de septembre, que l’offensive, maintenant décidée, entre Suippe et Meuse nécessiterait la mise en réserve de forces importantes, l’opération de Woëvre, devenue simple attaque préliminaire, avait été réduite à la conquête de la ligne Vigneulles-Thiaumont-Regnéville, suffisante au dégagement de la voie ferrée Paris-Avricourt. Elle aurait lieu le 12 septembre. Le 30 août, le front, de Pont-sur-Seille, à l’ouest de la Moselle, à l’Argonne, fut confié à Pershing qui recevait provisoirement le 2e corps colonial français, tenant les tranchées à la pointe du saillant, en face de Saint-Mihiel. L’artillerie de la 2e armée française et de ses corps passait par ailleurs à l’armée américaine ainsi que d’importants éléments d’aviation et des chars d’assaut.

Le front d’attaque, des Éparges à la Moselle en passant par la Moselle, était d’environ 64 kilomètres. Le corps Hunter Liggett, appuyant sa droite sur Pont à Mousson et rejoignant par sa gauche le 3e corps (Dickmann), devait exécuter, en liaison avec celui-ci, un mouvement de conversion dans la direction de Vigneulles sur le pivot de la Moselle. De Xivray à Maulles, le 2e corps colonial (général Blondlat), constituant le centre,