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nous-mêmes organisée au Sud du bois de la Grurie, ce réseau de tunnels qui faisait, dès 1916, la curiosité de ce coin du front.

A l’est de l’Argonne, à la vérité, nos alliés remportaient, le 21, un grand succès ; ils enlevaient Montfaucon, nid d’aigle, et son piton, réputés imprenables, depuis qu’en 1914 et 1915 nous y avions usé tant d’efforts et de sang. C’était une magnifique conquête : Montfaucon (342 m.) domine toute la


CARTE INDIQUANT LE FRONT DES ALLIÉS À LA VEILLE


région, jusqu’au delà de la chaîne d’Argonne de la Meuse. Ce piton constituait depuis 1914, — je peux en témoigner, — une pénible « chassie dans l’œil » des défenseurs de la partie septentrionale du camp de Verdun. Avoir emporté Montfaucon était un exploit magnifique, nouveau témoignage de la bravoure des combattants américains. Et cette conquête n’avait pas épuisé leur courage, puisque, ce soir-là, la ligne était portée, de l’Ouest à l’Est, au Nord de Montfaucon, aux bois de Septsarges