Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 53.djvu/818

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ouest entre Mœuvres et Sains-Iès-Marquion, forçaient à leur tour le passage, se portaient sur Vrincourt, Anneux, Bourlon et les hauteurs qui le dominent… On tenait le canal du Nord.

Aussitôt les sapeurs du génie, sous un feu d’enfer, jetèrent ponts et passerelles. On a dit que, précipitant dans le canal de vieux tanks massifs, les soldats britanniques purent ainsi faire passer la ligne d’eau par les tanks légers sur les cadavres de ces vieux serviteurs. La progression put ainsi continuer sans arrêt. À Graineourt, à la vérité, l’ennemi résistait obstinément ; on encercla le village qui tomba vers le soir. Le front était alors porté à l’Est d’Anneux jusqu’à Fontaine-Notre-Dame. Les Canadiens avaient pris le village et le bois. Cambrai était ainsi fortement approché par le Sud-Est et l’Est. Il l’était, d’autre part, par le Nord-Est, car les Canadiens avaient, dès le matin, emporté Sains-lès-Marquion, puis Haynecourt, tandis qu’une division enlevait Épinoy et Oisy-le-Verger et que, franchissant le canal, une autre s’emparait de Sauchy-l’Estrée, de Sauchy-Cauchy et se portait vers le Nord en direction de Palluel,

Le soir de cette magnifique journée, l’armée, ayant emporté ainsi dix villages aux abords de Cambrai, avait en outre fait 10 000 prisonniers et enlevé 200 canons.

Dès le lendemain, le combat si brillamment commencé se continuait aussi brillamment : Gouzeaucourt, Marcoing, Noyelles-sur-l’Escaut, Fontaine-Notre-Dame, Sailly et Palluel tombaient aux mains de nos alliés. Déjà la seconde ligne d’eau, le canal de Saint-Quentin, était, à Marcoing, abordé et dépassé.


La 4e armée britannique, continuant à canonner la position allemande, attendait depuis deux jours l’heure d’entrer en scène. Son flanc gauche était maintenant largement assuré par la conquête de toute la région de Gouzeaucourt-Villers-Guislain. De Vendhuile (Nord-Est du Catelet) à Holnon (Nord-Est de Saint-Quentin), elle attaqua, le 29, à 5 h. 30, sur un front de 19 kilomètres avec les 9e et 3e corps et un corps américain, le 11e (général G. W. Read), tandis qu’un détachement considérable de chars appuyait l’assaut. À la même heure, nous le verrons, Debeney, à la droite de Rawlinson, lançait ses troupes pendant qu’à la gauche de celui-ci, les troupes de Byng poursuivant