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REVUE SCIENTIFIQUE




SUR LA PHYSIOLOGIE DES ÉTOILES





I.


Le naturaliste lorsqu'il aperçoit une fourmilière, commence d'abord par l'observer à une certaine distance et par étudier d'un coup d'œil synthétique les mouvements d'ensemble et les allées et venues des colonnes de travailleuses qui caractérisent la minuscule cité. Ensuite et ensuite seulement, il s'empare d'un des diligents animaux et à l'œil nu d'abord, puis au microscope, il examine sa structure, sa conformation, ses particularités anatomiques et physiologiques.

Quand on étudie la fourmilière innombrable des étoiles, quand on cherche à comprendre l'univers stellaire, il est bon de suivre une marche semblable. Aussi avons-nous commencé d'abord par examiner dans ses grandes lignes la structure, l'étendue, le répartition générale du système des étoiles. Aujourd'hui, complétant cette première et générale prospection, je voudrais, à la lumière de certaines découvertes récentes, indiquer quelques-unes des particularités qui caractérisent l'étoile elle-même, son état physique, son âge, son passé et son avenir.

Parmi les vues théoriques énoncées, depuis la fameuse hypothèse de Laplace, sur la formation et l'évolution des étoiles, il n'en est aucune qui, au même degré que celle de sir Norman Lockyer, ait trouvé dans les faits d'observation récente, des confirmations. Aussi voudrais-je d'abord rappeler ici brièvement la théorie de l'illustre astrophysicien anglais. Cette théorie de ce qu'il a appelé lui-même l'évolution inorganique, comme pour mieux assimiler la vie