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comment finit la guerre.

von Below progressa rapidement, prenant à revers les troupes qui tenaient encore dans la montagne. La trouée s’élargit de proche en proche et le désordre s’accroît ; dès le 25, il faut évacuer le plateau de Bainsizza. L’armée du duc d’Aoste, menacée d’être tournée, doit évacuer Gorizia et le Carso. Elle se replie en bon ordre, tandis que von Below, toujours en pointe, arrive le 28 à Udine et que les Autrichiens descendent les hautes vallées du Tagliamento et de la Piave. L’armée italienne ne put se ressaisir sur le Tagliamento. Seule, celle du duc d’Aoste avait gardé sa cohésion. Dans les premiers jours de novembre, on pouvait se demander si elle pourrait s’arrêter sur la Piave et sauver Venise.

Mais la conférence du 16 novembre 1916, dans laquelle les Alliés s’étaient engagés à se prêter un appui réciproque, avait motivé l’envoi du général Foch en Italie au commencement de l’année 1917 pour y régler les conditions du transport éventuel de divisions françaises et anglaises sur le front menacé. L’étude de cette question avait été poussée dans ses détails par l’État-major du général Nivelle.

Six divisions françaises et six divisions anglaises furent dirigées sur l’Italie et s’embarquèrent à partir du 28 octobre. Le général Foch, à Rome le 4 novembre, à Rapallo les 6 et 7, suggère les décisions viriles et la méthode pour les réaliser. C’est sur la Piave que s’arrête la retraite ; la lutte se poursuit dans la montagne avec des accalmies, puis des soubresauts qui s’arrêteront au milieu de décembre. La position se stabilise avant l’arrivée des troupes anglo-françaises.

Du 24 octobre au 31 décembre, les pertes italiennes s’élevèrent à 37 000 tués, 91 000 blessés et 335 000 prisonniers. À cette grande victoire l’Allemagne avait contribué par une offensive intérieure, merveilleusement organisée, et par la 14e armée von Below qui avait mené l’attaque principale et fait tomber devant les Autrichiens tout le front tourné par sa marche hardie : cette armée se composait de 7 divisions allemandes renforcées ensuite de deux autres, et d’une puissante artillerie qui, comme tous les services d’armée, venait d’Allemagne.


Cette dernière victoire assurait aux Empires centraux une sécurité complète sur le front italien. Elle complétait la paix