Capitole et peut enfin révéler la grande pensée de son règne dans un discours prononcé au Grand Quartier Général à l’occasion du trentième anniversaire de son avènement : « Le peuple allemand ne vit pas clairement quand la guerre éclata quelle signification elle aurait. Je le savais très exactement… Il s’agissait d’une lutte entre deux conceptions du monde. Ou bien la conception prussienne allemande, germanique du monde : droit, liberté, honneur et morale, doit rester en honneur ; ou bien la conception anglo-saxonne, qui signifie se livrer à l’idolâtrie de l’argent. Les peuples de la terre travaillent comme des esclaves pour la race des maîtres anglo-saxons, qui les tiennent sous le joug. Les deux conceptions luttent l’une contre l’autre. Il faut absolument que l’une d’elles soit vaincue… » Le Kaiser définit comme il peut les diverses conceptions du monde, mais il dit bien clairement que, dès le début des hostilités, une lutte sans merci s’est engagée entre les Prussiens-Allemands et les Anglo-Saxons, qui ne devront jamais oublier à quel péril ils ont échappé.
L’esprit de l’Allemagne unitaire n’a pas changé et les Universités l’entretiennent avec ferveur ; leurs professeurs continuent à enseigner que l’Allemagne doit gouverner le monde pour le plus grand bien de l’humanité, que sa surpopulation et sa surproduction lui donnent le droit de s’approprier par la guerre des territoires et des marchés nouveaux, que d’ailleurs elle n’a pas voulu la guerre et n’a pas été vaincue, enfin qu’elle se relèvera après la défaite de 1918 comme après celle de 1806 : les deux conceptions du monde continuent a s’opposer.
L’unité de l’Entente reste au-dessus des instruments diplomatiques, des discussions de conférence, et des querelles de politique intérieure. Cette unité de l’Entente est la meilleure garantie de la paix, et les peuples sauront l’imposer à leurs gouvernements.