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vées dans toutes les latitudes où elles sont visibles, subit une périodicité identique et pareillement parallèle à celle des taches du soleil.

Il y a d’ailleurs un caractère remarquable des grandes perturbations magnétiques commençant brusquement comme celle du 22 mars dernier : elles se produisent simultanément dans les stations les plus éloignées de la surface du globe et y débutent rigoureusement au même instant, ce qui prouve bien qu’elles sont dues à une cause cosmique.

Quel est maintenant le caractère et le mécanisme exact de cette mystérieuse connexion qui lie l’activité de la surface solaire et nos orages magnétiques ? C’est ce que l’étude individuelle des perturbations magnétiques isolées et des taches solaires correspondantes pourra contribuer à nous montrer.

On s’est demandé s’il existe une relation entre l’apparition des orages magnétiques et la position des taches correspondantes sur le disque solaire. Les opinions les plus contradictoires ont été émises et vigoureusement soutenues à cet égard. Pour certains astronomes, comme Marchand, le regretté directeur de l’observatoire du Pic-du-Midi, les troubles magnétiques coïncident toujours avec le passage de taches au méridien central du soleil. Pour l’astronome américain Veeder, la coïncidence se produit au moment de l’apparition des taches au bord Est du soleil. (On sait que les taches sont entraînées dans la rotation solaire qui fait tourner le disque en environ 27 jours.) MM. Tacchini, l’éminent astronome italien, et Hale, le savant astrophysicien américain à qui on doit la découverte du champ magnétique des taches solaires, ont montré d’une manière irréfutable (on voudra bien me croire sur parole pour m’éviter la nécessité de donner des détails fastidieux, que la relation qui lie les perturbations solaires à celles de nos aimants ne dépend guère de la position de la région perturbée sur le disque solaire. Le R. P. Sidgreaves, de l’observatoire de Stonytrurst, a confirmé d’une manière définitive ce fait. Il convient en effet de remarquer, à titre d’exemple, que le groupe de taches solaires qui a coïncidé avec la perturbation magnétique du 22-23 mars avait une étendue telle qu’il lui a fallu plus de quatre jours pour traverser le méridien solaire, qu’il est bien difficile de savoir quelle était au point de vue magnétique la région la plus efficace de ce même groupe de taches et que très souvent des orages