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Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 58.djvu/596

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la nuit trois villages : Bois-Bernard, Neuvireuil et Fampoux. Elle s’est repliée sur Salaumines, Rouvroy, Fresnoy, Oppy et Bailleul. Au Sud de la Scarpe, ma division de droite a tenu de Feuchy à Neuville-Vitasse ; mais la grave question pour moi est d’arriver à boucher le « trou » qui existe encore « dans le couloir de la Scarpe » entre mes deux divisions. Je demande instamment au général de Maud’huy d’y maintenir les cavaliers et les cyclistes du corps de cavalerie jusqu’à l’arrivée des éléments d’infanterie que j’ai pu retirer cette nuit de Neuville-Vitasse.

— Espérez-vous que cela va tenir, mon général ?

— Oui, me répondit-il, mais à condition que vous fassiez tout le possible pour me faire envoyer d’extrême urgence des vivres et des munitions. C’est très important. Je n’ai rien reçu.

— Et l’attaque du 10e corps, mon général ?

— Dites au général de Maud’huy que l’attaque sur Monchy-le-Preux me paraît être, en ce qui me concerne, la plus énergique pour soulager rapidement mon corps d’armée.

Cette question du « trou » entre les deux divisions du corps provisoire préoccupait tellement le général d’Urbal qu’avant mon départ il dicta un ordre au général Barbot où il lui recommandait de « rapprocher sa réserve d’Athies et de porter toute son attention du côté du couloir de la Scarpe. »

— Mon général, avez-vous des réserves de corps d’armée ?

— Aucune. Ma division de droite a encore deux bataillons disponibles et ma division de gauche un. C’est tout.

Je revins en toute hâte au nouveau poste de commandement de la subdivision d’armée que je trouvai installé dans une petite maison, dite « de la cote 107, » au Sud-Ouest de Beaurains sur la « route de Bucquoy. »

Dès que j’eus fait mon compte rendu, le général de Maud’huy donna au 10e corps l’ordre d’attaque dans la direction de Monchy-le-Preux. Il était 7 heures 15, lorsque l’officier de la liaison chargé de le porter au général Desforges, quitta la cote 107… et l’on attendit.


* * *

À 8 heures 15, pendant que les mouvements d’approche s’exécutaient, le lieutenant-colonel des Vallières m’envoya au 10e corps pour demander au général Desforges ce qu’il pouvait