faire afin de constituer au général de Maud’huy un régiment de réserve générale ; mais je devais bien lui dire que « si le prélèvement d’un régiment de réserve générale devait gêner l’offensive du 10e corps, le général de Maud’huy préférerait se priver de réserve générale. »
Le général Desforges me chargea de répondre « qu’il ne pouvait prélever sur ses troupes un régiment spécial pour le général de Maud’huy, mais qu’il avait gardé trois bataillons en réserve de corps d’année au Nord Est de Ficheux et qu’il ne les emploierait pas sans en rendre compte. »
Il me pria d’ajouter que « l’attaque allait se déclencher » sous les ordres du général Rogerie : Quatre bataillons par le Nord de Neuville-Vitasse, direction Monchy-le-Preux. Deux bataillons par le Sud de Neuville-Vitasse, direction Monchy-le-Preux.
Il était 8 heures 30.
En rentrant à la maisonnette de la cote 107, je rendis compte, puis je cherchai un « poste d’observation » que je finis par trouver sur le talus du chemin. Je voyais de là une vaste partie du champ de bataille ; et j’écoutais. Pendant presque toute la journée, — sauf pendant l’exécution d’une liaison vers onze heures au corps provisoire, — je restai la, impatient, attendant cette victoire à laquelle je croyais toujours et dont les nouvelles n’arrivaient pas.
Quand une attaque est lancée, pas de nouvelles, mauvaises nouvelles…
De temps en temps, je scrutais à la jumelle l’horizon vers le Sud, où les divisions territoriales luttaient contre la Garde prussienne… et d’heure en heure, aux éclatements fusants des schrapnells, je constatais que le combat s’en allait de plus en plus vers l’Ouest… village après village, lentement mais sûrement… découvrant et menaçant notre droite, où un vaste « trou » allait se produire…
Vers l’Est, du côté de Neuville-Vitasse la canonnade, après avoir fait rage un instant, avait presque cessé.
Que se passait-il ?
A 10 heures 30, pendant qu’un autre officier était envoyé au 10e corps, le lieutenant-colonel des Vallières me renvoya à Arras pour demander au général d’Urbal son opinion sur le débarquement à Arras même d’une nouvelle division (la 45e)