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excellence, la ville que je verrais désignée pour attirer à elle, en lui assurant des conditions spéciales de vie matérielle et d’études, une élite polonaise désireuse de venir à nous, pour offrir d’autre part à nos étudiants les moyens (cours et bibliothèques) de s’initier à la langue, à la littérature et à l’histoire de la Pologne.

Ainsi notre Lorraine rendrait à la France de la Vistule le bienfait qu’elle en reçut au XVIIIe siècle.

Et nous aurions la joie d’instituer tout de suite une des seules formes de concours pratique que nous soyons en ce moment en mesure d’assurer à la Pologne.

Elle va reprendre son rôle politique, celui qu’elle tint durant toute son histoire : son poste de sentinelle de la civilisation occidentale, entre le germanisme et l’inconnu semi-asiatique.

Sachons l’aider à redevenir également, dans l’ordre intellectuel, le grand foyer de culture latine que, cinq siècles durant, elle incarna dans l’Europe orientale, et qui manquait au monde depuis cent cinquante ans.


ANDRE LICHTENBERGER.


Au moment où je corrige les épreuves de cet article, la Pologne renaissante se retrouve en face du péril.

Puisse l’Europe occidentale montrer plus de clairvoyance qu’au XVIIIe siècle et l’Entente ne pas contresigner la faillite de ses principes et de sa victoire en même temps que le quatrième partage de la Pologne !