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servent de Bible. » La Conférence des Étudiants chrétiens, l’Union des Associations de la jeunesse, autant de symptômes rassurants ! Cette précieuse jeunesse, ne fallait-il pas la conserver avec soin pour l’avenir ?

En octobre, ce sera la question des troupes de la Baltique. La droite ne veut pas qu’on « calomnie » ces troupes. « Nous avons là, dit-elle, non une soldatesque brutale, mais une force régulière qui purifie les pays baltiques du bolchévisme. Qu’elle reste là ou se joigne aux troupes russes de la contre-révolution, il s’agit toujours de combat Ire les Soviets. Pourquoi rappeler von der Goltz ? Le gouvernement allemand sera-t-il éternellement à genoux devant l’Entente ? Nos troupes n’ont-elles pas le droit de demeurer en Courlande ? Va-t-on les chasser, pour récompenser la purification accomplie ? L’Angleterre s’en débarrasserait-elle ainsi, après les avoir utilisées ? Ecoutera-t-on ces socialistes majoritaires, qui font de la surenchère électorale et essaient de crier plus fort que les socialistes indépendants ? Allez-vous détruire l’élite de l’armée allemande ? Noske serait-il ingrat à l’égard de ces officiers et de ces soldats qui lui ont rendu tant de services ? » Et Otto Hoetzseh, dans la Kreuzzeitung du 15 octobre, remarquera que de bonnes relations s’établiront entre Allemagne et Russie, à condition toutefois que l’Allemagne maintienne ses troupes en Livonie et en Lithuanie.

On voulait, en outre, une Reichswehr solide. On félicite le député von Graese d’avoir, avec son énergie accoutumée, demandé ses comptes à Noske, à Noske, l’Homme-Janus, qui fait une politique à double face singulièrement dangereuse pour l’Allemagne. « Voyez, s’écrie-t-on, l’attitude lamentable de la coalition majoritaire ! Les socialistes s’agitent en vain. Quant au Centre et aux démocrates, ils se taisent, dès que la droite veut parler de l’armée. »

Les débats de la Commission d’Enquête fournissent à la droite le prétexte d’une agitation nouvelle en faveur du militarisme. « La coalition, dit-elle, veut prolonger son existence. La République allemande se hâte d’imiter les démocraties occidentales qui avaient eu, jusqu’ici, le privilège des scandales et des procès retentissants. La belle conquête révolutionnaire, que de pouvoir laver son linge sale en famille ! Les déclarations de Bethmann-Hollweg ne montrent-elles pas que notre politique intérieure a été la cause de la défaite ? N’a-t-il pas