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Dans le cas des courants électriques de la haute atmosphère, l’énergie utilisée et qui est celle des courants d’air qu’engendre la rotation de la terre est exclusivement empruntée à celle-ci.

Si maintenant nous reprenons sur ces bases nouvelles le fameux calcul de lord Kelvin, nous voyons et nous pouvons calculer que si même il se produisait chaque année 100 perturbations d’une intensité et d’une violence égale aux plus fortes qui aient été constatées, l’énergie correspondante empruntée à la rotation de la terre ne suffirait pas, au bout d’un million d’années, à ralentir d’une seconde par an la durée de cette rotation. Ainsi, dans cette conception nouvelle, toutes les difficultés antérieures disparaissent.


Et maintenant, quels peuvent être et quels doivent être les radiations émanées du soleil et qui, en ionisant avec une intensité variable les couches supérieures de notre atmosphère, suffisent à expliquer, avec toutes leurs particularités, les diverses relations reliant l’activité du soleil aux mouvements de nos aiguilles aimantées.

Parmi les rayonnements provenant du soleil et qui peuvent contribuer à l’ionisation des hautes couches de l’atmosphère, il faut placer en première ligne ses rayons ultra-violets. À vrai dire, il n’a pas été prouvé que ces rayons puissent ioniser directement l’air, mais on sait qu’ils agissent sur les petites poussières et particules solides, et par conséquent si l’atmosphère supérieure contient des poussières, — ce qui n’est pas impossible, — et si elle comporte jusqu’aux hautes altitudes les glaçons minuscules des cirri, les rayons ultra-violets du soleil doivent ioniser plus ou moins les hautes couches atmosphériques. Pour expliquer alors les diverses variations magnétiques, il faut supposer que les rayons solaires ultra-violets sont notablement plus intenses lorsque le soleil est couvert de taches et qu’ils émanent particulièrement des régions du disque où sont les taches. Tout cela est possible, mais non démontré. Il y a d’ailleurs un autre phénomène sur lequel nous reviendrons, et qui, bien qu’étroitement lié aux perturbations magnétiques n’est nullement explicable par un rayonnement solaire ultra-violet ; c’est l’aurore boréale.

Pour toutes ces raisons on a été amené à supposer que le rayonnement ultra-violet du solaire ne pouvait fournir une explication pleinement satisfaisante des phénomènes observés. On a cherché autre chose.

Une théorie qui a eu et qui a encore beaucoup d’adhérents et qui