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des mitrailleuses, mais ils se vengent en entreprenant la destruction des maisons qui sont encore debout sur la route de Caeskerke. Les états-majors des deux régiments de marins sont expulsés des ruines qu’ils habitent. Ma brigade passe sous les ordres du général commandant le 32e corps, 8e armée.


15 novembre.

Avant le jour, le génie belge fait exploser une charge de tonnite au pied de l’éclusette de la rive droite, mais les dégâts paraissent peu considérables. Le niveau de l’Yser monte toujours, et l’inondation gagne les prairies au Sud de Dixmude, rive droite.

On annonce que les marins seront relevés demain soir par la 89e division territoriale dont le chef, le colonel Boucher, vient s’entendre avec moi.

Aucune attaque d’infanterie, mais bombardement continu de l’artillerie allemande qui recherche la nôtre et poursuit la démolition de nos tranchées de l’Yser. Je prescris de recommencer, avant le jour, la destruction de l’éclusette.


16 novembre.

De bon matin, un marin passe l’Yser à la nage, et va faire exploser une nouvelle charge à l’éclusette. Cette fois, le résultat parait bon, et, si le fleuve monte encore, le Beerst-Bloot sera inondé dans peu de temps, car tous les fossés sont déjà remplis.

Les ordres pour notre relève arrivent, et permettent de fixer l’itinéraire des colonnes lorsqu’elles quitteront le secteur, mais je ne reçois aucune indication pour notre cantonnement ultérieur.

Vers neuf heures, les Allemands entreprennent le bombardement d’Oude-Cappelle par obusiers, de 210, et il devient évident qu’ils veulent abattre le clocher, qui est très élevé. Les quelques habitants qui restent dans le village, parmi lesquels les sœurs belges, se réfugient dans notre abri de bombardement, qui est vite rempli. Comme il n’est certainement pas à l’épreuve du 210, je ne suis pas sans inquiétude sur ce qui se produira s’il arrive un obus dans un pareil entassement. J’exhorte tout ce monde à gagner la campagne en profitant de l’intervalle des salves, qui est parfaitement suffisant pour cela, mais personne ne veut