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LES DERNIERS JOURS

DU GRAND-DUC NICOLAS MIKHAÏLOVITCH




Petit-fils de l’empereur Nicolas Ier, fils aîné du grand-duc Michel Nicolaïévitch et de la grande-duchesse Olga Feodorovna, le grand-duc Nicolas Mikhaïlovitch était né le 14-26 avril 1859 à Tsarskoié-Sélo. Son père, le grand-duc Michel, ayant été nommé vice-roi du Caucase en 1863, toute la famille s’installa à Tiflis, et l’enfant fut mis au gymnase classique de Tiflis. Quand éclata la guerre de Turquie, il fut promu officier à la brigade des tirailleurs, fit toute la campagne et fut décoré de la croix d’officier de Saint-Georges 4e classe. Après la guerre, le grand-duc Michel échangea le titre de vice-roi contre celui de président du Conseil de l’Empire, et, en cette qualité, revint à Saint-Pétersbourg. Le grand-duc Nicolas acheva alors ses études à l’Académie Militaire, et entra au régiment des Chevaliers-Gardes de S. M. l’Impératrice. En 1894, il retournait à Tiflis où il commanda successivement le régiment de Mingrélie et la division des Grenadiers du Caucase. En 1904, il quittait ces fonctions et prenait place, en qualité d’aide de camp général, dans la suite de l’Empereur.

Le Grand-Duc était adoré de tous ceux qui furent sous ses ordres. Notons ici que ses goûts n’étaient pas pour le métier militaire. Il n’aimait pas la guerre. « La seule guerre, disait-il, à laquelle j’aurais voulu prendre part, au risque de périr sur le champ de bataille, c’est la guerre contre l’Allemagne. » C’était un intellectuel. Ce qui l’intéressait, c’étaient les sciences, surtout les sciences naturelles. Il avait la passion de l’histoire. Grand admirateur de l’empereur Napoléon Ier, il avait fait de