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service des transports et diminuant par-là d’autant les effectifs des combattants.

Au total, modifications profondes dans la répartition des combattants, et, en outre, diminution notable du nombre des combattants au profit des services de l’arrière et de l’intérieur : tels sont les changements essentiels qui ont bouleversé l’économie générale de l’emploi des hommes mobilisés.

Il est bien évident qu’en présence de transformations aussi radicales, et dont, nous le répétons, le terme n’était pas encore atteint en 1918, on ne saurait songer aujourd’hui à reprendre, pour l’armée, notre organisation générale de 1914, pour essayer de l’adapter aux exigences reconnues par des modifications de détail. Pour créer une armée d’une nature nouvelle, il faut un programme d’organisation entièrement nouveau, fixant la proportion à donner aux différentes armes, la constitution propre de chaque arme, la composition des grandes unités, prévoyant en outre tout ce qui sera nécessaire depuis les arrières immédiats, jusqu’à l’intérieur du pays, pour assurer la vie et la durée de ces grandes unités, puissamment outillées en engins de guerre.

Par là on fera une armée de guerre réellement moderne.

Ayant d’autre part, comme il a été dit plus haut, déterminé son importance comme son mode de mobilisation, on aura bien tracé l’ensemble du programme à réaliser en cas de conflit, et suivant l’importance de ce conflit.

Pour assurer cette réalisation, il restera à établir notre organisation du temps de paix, de telle sorte que celle-ci tienne en puissance l’armée de guerre.


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L’ARMEE DE PAIX doit donc être, avant tout, conçue pour pouvoir, le jour venu, donner naissance à la totalité ou seulement à une partie de l’armée de guerre, constituée comme il vient d’être dit.

Cette condition primordiale entraîne, pour l’armée de paix, des conséquences évidentes. Tout d’abord, l’armée de guerre doit pouvoir englober, au besoin, toutes les ressources du pays. D’où la nécessité de l’existence, en temps de paix, d’un cadre général d’unités capables