Le Rhin, c’est toujours la rue aux Prêtres. Les romantiques français ne s’en doutent pas. Dans le même moment qu’ils s’enthousiasment pour les légendes et l’histoire dans les ruines, ils ignorent la vie religieuse du fleuve. Victor Hugo, d’un mot facile, déclare : « A Mayence, il n’y a plus de Grand Electeur ; il n’y a plus que l’évêque… » Mais cet évêque, demain, sera Mgr Ketteler ! Hugo ne distingue pas de quel puissant mouvement religieux s’anime toute la vallée du Rhin.
Méconnaissance, erreur, où nul de nous ne peut demeurer aujourd’hui. Il n’est que d’ouvrir des statistiques. Aux dernières élections de l’Assemblée nationale, les trois quarts des voix ont été aux catholiques. Leurs organisations, professionnelles ou charitables, groupent plus de deux millions d’artisans, d’ouvriers et d’employés. Aux jours de congrès diocésains, d’immenses réunions populaires se tiennent dans toutes les grandes salles disponibles, et des centaines de sociétés défilent en cortège, bannière en tête, pendant des heures, sous le balcon de l’archevêché. Aux jours de pèlerinages, des milliers de fidèles accourent aux chapelles d’Oggersheim (Palatinat), de Kevelaer