Page:Revue des Deux Mondes - 1921 - tome 62.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
105
L’ŒUVRE DE LA FRANCE EN SYRIE.

dans ce pays afin d’y régner mieux. Enumérons, seulement pour en donner une idée, le titre des confessions principales représentées dans l’État du Grand Liban. Elles comprennent : les Maronites, les Grecs-orthodoxes, les Grecs-catholiques, les Latins, les Syro-catholiques, quelques Arméniens de quatre rites, des Assyro-Chaldéens de quatre rites également, les Protestants, les Israélites, les Musulmans Sunnites et autres, les Chiites, les Druzes, les Alaouites, les Ismaïlieh.

L’administration locale est exercée dans les Sandjack par un moutessarif ayant, auprès de lui, une Commission administrative locale et assisté d’un conseiller français. Il subsiste, comme sous le régime turc, un Caïmakan dans chaque Caza et un Moudir dans le Moudirieh, qui est la plus petite circonscription administrative. Tous ces fonctionnaires sont Libanais.

Le nouvel « État de Damas » fut créé après celui du Grand Liban. Quelques jours après l’occupation de la ville par ses troupes, le général Gouraud avait fait son entrée à Damas, qui, plusieurs fois assiégée par les Croisés, n’avait jamais été prise.

L’organisme nouveau était édifié sur les ruines du royaume chérifien de Feyçal, dans une forme beaucoup plus modeste, et répondant exactement aux aspirations des populations locales.

Le nouvel État de Damas a sensiblement la même composition que l’ancien vilayet turc, dit de Syrie ou de Damas. Toutefois, il est amputé au Sud de régions n’entrant pas dans la zone du mandat français, et, à l’Ouest, des territoires de Hasbeya, Racheya, Bekaa et Baalbeck qui, conformément aux volontés populaires, ont fait retour au Grand Liban. De même, le Caza de Massyaf ou Omranié a été incorporé, pour des raisons ethniques, dans le territoire des Alaouites. Ainsi, le gouvernement de Damas comprend actuellement trois Sandjack qui sont ceux de Hama, Homs, Damas. En outre, le territoire du Hauran, habité par les Druzes, est rattaché à l’État de Damas sous la réserve de garanties spéciales d’autonomie. Il en est de même des tribus bédouines nomadisant dans le désert de Syrie, à l’Est de Damas, et qui reçoivent une organisation appropriée à leur mode spécial d’existence. Le pouvoir exécutif est détenu par un haut fonctionnaire Syrien portant le titre de Gouverneur de l’État de Damas. Il est assisté de directions correspondant aux anciens ministères du régime de Feyçal et dont les titu-