commerciales. En effet, si, pour la mise en valeur des ressources naturelles du pays, la première question posée fut celle de l’éducation des populations syriennes, il en est autrement au point de vue commercial. L’éducation commerciale des Syriens est toute faite ; ce sont des maîtres en la matière. Depuis des siècles, ces fils des anciens Phéniciens, les premiers marchands du monde, sont réputés comme les plus habiles et les plus entreprenants parmi tous les Orientaux.
Il faut noter en outre, à l’appui de cet avantage, que, dans tous les centres importants, la langue française est parlée couramment, ce qui donne les plus grandes facilités à nos compatriotes. De plus, la parité avec le franc de la monnaie syrienne, émise avec la garantie de l’État français et qui permet d’user du chèque au pair sur Paris, est également très appréciable pour le commerce avec la France. D’ailleurs, à ces facilités générales viennent s’ajouter les ressources importantes d’un marché favorable à l’importation comme à l’exportation.
En effet, le pays syrien est d’abord acheteur de tous les produits manufacturés de l’industrie européenne. Par suite de la guerre, tous les stocks ont été épuisés et la demande est considérable. Les importations du port de Beyrouth, qui avaient atteint leur maximum en 1910 avec 297 tonnes de marchandises, paraissent devoir être, d’après les facultés d’absorption annuelle du pays, élevées ultérieurement jusqu’à 237 000 tonnes, ce qui représente, d’après les prix d’avant-guerre, une valeur minimum de 155 000 000 de francs. En tenant compte de tous les changements qu’a apportés au pays la situation nouvelle, on peut envisager avec M. Gilly, l’auteur du très intéressant opuscule intitulé la Syrie commerciale et son avenir, que vient de publier l’Office national du commerce extérieur, qu’il est possible d’escompter pour les ports syriens une importation totale de 500 000 tonnes de marchandises, représentant une valeur approximative de 800 000 000 de francs.
En particulier, le commerce de Damas, qui répondait à tous les besoins et à toutes les ressources de la Syrie centrale, était estimé en 1914 à un chiffre d’affaires de 40 000 000 de francs, soit 12 000 000 pour les exportations et 28 000 000 pour les importations. Pour Alep, le chiffre était encore plus élevé. Il donnait 20 000 000 pour l’exportation et 30 000 000 pour l’importation.
Parmi les importations en Syrie, les tissus occupent la pre-