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L’ŒUVRE DE LA FRANCE EN SYRIE.

pour la partie de notre zone de mandat, soit au total 500 000 tonnes.

De telles richesses montrent que ce n’est point cette fois le sable et le roc d’un sol stérile que le Coq gaulois devra gratter de ses ergots, bien au contraire. Ce sol, sur lequel vit une population laborieuse, entreprenante et habile en affaires, doit permettre à la France de trouver des avantages en compensation des généreux sacrifices qu’elle n’a pas marchandés pour ses habitants.

XI. — l’avenir de la cilicie

La France ne fut pas non plus avare de sa peine dans une province ottomane que le traité de Sèvres laisse à la Turquie, et que nos troupes occupent encore provisoirement par prolongation du régime d’armistice : la Cilicie. En raison même de sa situation particulière, cette région doit faire ici l’objet d’une mention distincte. La première partie de cette étude a montré quel effort militaire nous avons développé en Cilicie au cours de l’année écoulée, et quelle y est actuellement la situation politique. Il s’agit maintenant de rappeler l’œuvre administrative que la France y a poursuivie depuis la cessation des hostilités avec la Turquie, d’exposer quelles sont les ressources de la région et ses possibilités commerciales, de préciser quels droits les conventions diplomatiques signées nous attribuent en Asie-Mineure, de supputer, enfin, les avantages qui pourront en résulter pour la France dans l’avenir, et à quelles conditions ils seront réalisables.

En Cilicie, comme en Syrie, l’œuvre française a commencé au moment même où nous a été confié le contrôle de cette « zone Nord, » avant l’arrivée de nos troupes d’occupation, qui n’ont relevé les forces anglaises qu’au mois de novembre 1919. Malgré les troubles profonds qui ont bouleversé le pays, notre effort a eu des résultats notables.

Au point de vue commercial, des mesures ont été prises dès notre arrivée pour lancer sur le marché cilicien des produits d’exportation française ; une salle d’exposition permanente d’échantillons, de produits et de machines françaises a été créée à Adana, une Chambre de commerce a été entièrement réorganisée dans cette ville ainsi qu’à Mersine. La Bourse d’Adana