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a été restaurée et des Comités commerciaux créés à Tarsous, Khozan, Osmanié. Des importations de combustible ont été organisées pour remédier au manque de charbon qui arrêtait la marche des principales industries, minoteries et filatures. Le port de Mersine a été amélioré ; il a été pourvu d’une voie Decauville ; l’appontement principal a été renforcé et prolongé.

Pour l’agriculture, malgré l’insécurité, le manque de main-d’œuvre et de défaut d’importation de grains de semence, les récoltes de 1919 ont atteint des totaux intéressants, grâce aux encouragements prodigués. Rien que pour les céréales, on relève, alors, 80 000 tonnes de blé, 35 000 tonnes d’orge, 12 000 tonnes d’avoine. Des pépinières d’arbres français et aromatiques ont été créées, des mesures de protection prises pour les forêts ; l’exploitation des carrières de pierre à bâtir a été reprise et un chemin de fer Decauville d’une quinzaine de kilomètres construit pour desservir celle de Tchal, qui alimente Adana. Enfin, des prospections minières ont été poursuivies.

L’effort au point de vue des travaux publics a porté sur la réfection de ponts et d’ouvrages d’art, sur l’entretien des routes, sur l’établissement de travaux de drainage, et sur diverses constructions.

Il est bien entendu que, suivant le point de vue du Traité de Sèvres, qui ne prévoit pas l’attribution de la Cilicie au mandat français, toutes ces dépenses ont été faites au compte de la Turquie, à la souveraineté de laquelle fera retour ce territoire occupé et au profit de laquelle les améliorations se trouveront ainsi réalisées.

En Cilicie, comme en Syrie, notre œuvre scolaire a été des plus importantes. La guerre avait fermé presque toutes les écoles. Au 1er mai 1920, on comptait à nouveau, pour la seule Cilicie, 90 écoles officielles fonctionnant sous le patronage de l’autorité française, et 106 écoles privées encouragées par nous.

La situation pénible du pays à l’issue de la guerre, et les troubles qui se sont déroulés au cours de notre occupation, donnaient au côté humanitaire de notre œuvre une importance considérable. Aussi, l’hygiène et l’assistance publique ont-elles été l’objet d’une attention particulière. À la fin de 1919, nous avions pu organiser, à Adana même, deux hôpitaux, un dispensaire et une école d’infirmières, à Tarsous et à Mersine un hôpital.