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REVUE DES DEUX MONDES.

L’opinion française ne pourra pas méconnaître non plus la valeur d’un tel langage et elle voudra persévérer dans l’œuvre entreprise.

Elle admettra qu’il est indispensable de s’en tenir à la formule la plus économique et la plus digne pour maintenir nos intérêts en Cilicie et y assurer, dès que la situation de notre prestige le permettra, la remise du pays aux autorités ottomanes régulières, représentant le gouvernement de l’ensemble de leur pays. Les garanties à exiger en échange de cette remise sont la protection des minorités chrétiennes, dont nous gardons la responsabilité morale, la consécration et la réalisation des avantages économiques que nous devons escompter conformément aux droits qui nous ont été reconnus, le remboursement des dépenses que nous avons faites pour l’occupation du pays et qui ne doivent constituer qu’une avance au gouvernement de la Sublime-Porte.

En Syrie, nous poursuivrons, en collaboration avec la partie éclairée de la population, qui nous a aussi ardemment appelés que cordialement accueillis, et qui sait tout le prix de notre aide, l’équipement administratif, politique et économique du territoire de mandat, afin de lui assurer l’ordre moral et la prospérité matérielle.

Notre pays garde ainsi au Levant un rôle d’une importance primordiale. Son représentant en Syrie ajoute heureusement à notre prestige de nation victorieuse son ascendant personnel et sa haute influence morale.

La France le sait. Elle n’a pas oublié la Champagne, et a placé, avec nos amis du Levant, toute sa confiance dans le général Gouraud.

Testis.