prêt le premier constitue une supériorité de force incontestable, souvent définitivement acquise.
Le développement en nombre et en puissance de l’aéronautique aura d’autres conséquences encore.
A côté des avions qui constitueront toujours le corps de combat, on peut admettre que les grands dirigeables pourront être utilisés pour les transports particulièrement importants.
Il est parfaitement admissible que, dans un avenir peu éloigné, on possédera des avions capables d’enlever 25 à 30 hommes armés et équipés ; des dirigeables pourront même transporter de l’artillerie légère.
Aux bombardements, dont l’intensité croîtra avec le temps, dont l’efficacité grandira avec les progrès des industries chimiques, pourra donc s’ajouter le transport de petits corps de partisans à l’intérieur même du pays, ou au delà d’une mer étroite,
La couverture devra donc, non plus seulement garder la frontière, mais encore s’échelonner en profondeur dans l’intérieur du pays.
Et cette même puissance militaire aérienne donnera à celui qui la possédera des avantages économiques incontestables ; il ne peut être question de transporter par les airs le fer ou le charbon ; mais un moyen de locomotion qui peut mettre Paris à vingt-quatre heures de New-York, à quarante-huit heures du Cap..., donne de tels gains de temps, de telles facilités dans l’échange des courriers, dans le transport des personnes, que les relations économiques en seront profondément modifiées.
Je sais que volontiers ces idées sont traitées d’utopies, de romans à la Wells. Mais le kilomètre bouclé de Farman ne date que de 1908 !
Le programme d’avenir est immense, et nos finances nécessitent les plus grands ménagements. Or, l’aviation coûte cher à mettre sur pied, cher à entretenir.
Il ne peut être question d’augmenter nos dépenses ; il faut même les réduire.
Comment en même temps produire plus et dépenser moins ? En annulant les frais généraux inutiles, en centralisant les efforts, en réunissant toute l’armée aérienne, armée de guerre, armée de commerce, sous une seule direction, en faisant pour