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Page:Revue des Deux Mondes - 1921 - tome 63.djvu/297

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cette armée ce que Colbert a fait pour la marine renaissante, il y a plus de deux siècles.

Plus encore, la défense nationale est une ; elle prend une forme différente suivant la politique du moment ; les crédits totaux affectés à la défense nationale doivent être surtout consacrés au développement de l’élément de force qui correspond le mieux aux conditions politiques. C’est la conception du ministère de la Défense nationale, avec ses trois branches : terre, mer, air.

En ce moment, ce n’est pas d’au delà des mers que viendrait une agression ; elle viendra par terre et par l’air.


Résumons :

— Actuellement, une action aérienne allemande ne serait qu’une faible réplique de ce qui a été fait durant la guerre ; nous sommes plus forts que l’Allemagne dans l’air, comme sur terre.

— Dans peu de temps, la situation peut changer, car l’Allemagne travaille, et a conservé intacts ses moyens de production ; elle veut développer sa puissance dans l’air ; elle y met, y mettra toute l’activité nécessaire.

— Pour conjurer ce danger, nous devons maintenir nos forces aériennes actives, développer largement nos moyens de transport aériens commerciaux, avoir une aviation militaire toujours mobilisée, une autre civile, toujours mobilisable, une couverture anti-aérienne en place.

— Nous devons enlever à l’Allemagne la possibilité d’armer, par l’obligation de payer.

— Nous devons, pour nous armer, sans ruiner l’Etat, centraliser nos moyens financiers affectés à la défense nationale.

— Nous devons reporter sur l’armée aérienne les ressources rendues disponibles dans les autres armées, par la modification des conditions de politique extérieure.

La garde du Rhin ne suffit pas.

Si vis pacem, serva cœlum.


Général HIRSCHAUER.