Mais toi, tu composes des vers,
Tu célèbres la neige,
Rayonnement des longs hivers,
Et divin sortilège.
Joyeuse, tu chantes ta sœur,
La moniale ailée,
Dont scintille, toute douceur,
La robe immaculée ;
La neige qui vêt les manoirs
De son hermine indéfinie,
Et qui sort des nuages noirs,
Comme du tombeau sort la Vie.
Par ce jour hivernal qui ne fut que soleil,
Sur le mont sacré de l’Alsace,
Et répandit soudain les tiédeurs d’un réveil,
Dans le cristal froid de l’espace ;
Par ce jour chatoyant dont tu ne voulus voir
Ni la grâce, ni la promesse.
Pour mieux te consacrer entière à ton devoir,
Entre la prière et la messe :
Tu fis, comme un torrent, couler ta charité,
Tes mains répandirent la vie ;
Grâce à toi l’orphelin couvrit sa nudité,
Son âpre faim fut assouvie.
Sous les plus humbles toits, tu laissas un peu d’or,
Tu baignas les blessures d’huile ;
Depuis Truttenhausen jusques à Saint-Nabor,
Tu fis rayonner l’évangile.