adhérer à d’ingénieuses combinaisons qui auront pour effet de volatiliser une partie des cent trente-deux milliards.
Elle a imaginé, — ou on a imaginé pour elle, je ne sais, — deux autres séries d’obligations, s’ajoutant à celle dont j’ai parlé plus haut. Le 1er novembre prochain, il sera créé de nouveaux titres pour trente-huit milliards de marks or. Comme les premiers, ils porteront intérêt à 5 p. 100 et seront amortis au moyen d’un versement annuel de 1 pour 100 à opérer par l’Allemagne. Les Puissances créancières négocieront encore ces bons comme elles le pourront ; elles les placeront, si elles trouvent preneurs, en Amérique ou ailleurs ; et, comme il est évident que personne n’acceptera sans rabais des bons allemands ne rapportant que 5 pour 100, la différence entre le prix de cession et le pair restera à la charge des créanciers. Quant à l’Allemagne, elle sera créditée du chiffre nominal, comme si nous l’avions touché. J’entends qu’on nous dit : Le Traité, lui aussi, prévoyait que la Commission des Réparations recevrait de l’Allemagne, en trois tranches, des bons au porteur pour cent milliards de marks or, et l’intérêt de 5 pour 100 ne devait commencer qu’en 1926 ; jusque-là, ces valeurs ne devaient rapporter que deux et demi ; nous gagnerons donc deux et demi pour 100 pendant cinq ans. Oui, mais les cent milliards de bons du traité ne constituaient qu’un premier versement, fait comme reconnaissance et garantie de la dette allemande, et cette dette devait être égale à la totalité des dommages. Du moment où une amputation était pratiquée sur la créance, il eût été légitime de fixer l’intérêt à un chiffre correspondant à la réalité économique, de façon que les bons pussent se négocier dans le voisinage du pair.
Une troisième série de quatre-vingt-deux milliards devra également être créée et remise, sans coupons attachés, à la Commission, avant le 1er novembre 1921, et c’est la Commission qui les émettra ensuite, aux époques qu’elle jugera convenables, dans les mêmes conditions d’intérêt et d’amortissement que les précédentes.
Jusqu’à ce que toutes ces obligations aient été amorties, l’Allemagne devra donc payer, chaque année, d’abord, une somme de deux milliards de marks or et, en second lieu, soit une somme que la Commission déterminera comme étant l’équivalent de 25 pour 100 de la valeur des exportations allemandes, soit telle autre somme équivalente, qui pourrait être fixée d’après un autre indice agréé par la Commission, et enfin, en troisième lieu, une somme supplémentaire équivalente à un pour cent de la valeur totale des exportations allemandes, somme supplémentaire qui pourra être réduite ultérieurement