Il a préparé, non pas seul, mais principalement, l’admirable mobilisation française. Il a, des hauteurs du Grand-Couronné, rejeté la puissante armée d’invasion bavaroise. À Verdun, il a cloué sur place la formidable offensive allemande. Par trois fois il a sauvé la France, à laquelle il a donné trois de ses fils. On voudrait ici essayer de fixer dans ses principaux traits cette grande figure de soldat, l’une des plus hautes et des plus pures de la guerre.
I. — LA FAMILLE. — LES PREMIÈRES ARMES
« Pour moi, a-t-il dit, je me sens profondément le petit-fils de ces gentilshommes de campagne qui n’avaient pas de rubans pour aller à la cour. » Ils avaient, ce qui vaut mieux, la vraie noblesse, celle du cœur. Fiers de porter l’un des beaux noms de France, ils l’étaient plus encore des services par lesquels, d’âge en âge, ils avaient soutenu l’honneur de leur « maison. » Alliés à la famille du maréchal de Castelnau, les Curières, — la salle des Croisades, à Versailles, en témoigne, — ont eu deux des leurs parmi les compagnons de saint Louis en Égypte. Un autre fut ministre de France à Genève et maréchal de camp sous Louis XVI. Un autre servit glorieusement sous d’Estaing,