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L’ÉGLISE FRANÇAISE
APRÈS QUINZE ANS DE SÉPARATION

II
LES FIDÈLES

Combien y a-t-il de catholiques en France ? Et d’abord, qu’appellerons-nous « catholiques ? »

Au temps où les annuaires officiels contenaient un « État de la population suivant les cultes, » ils englobaient d’office, en France, sous la domination de « catholiques, » tous les individus qui, n’étant ni protestants ni israélites, s’abstenaient de déclarer formellement ne professer aucune religion. La statistique française n’a rien perdu, il y a une quarantaine d’années, à la suppression de ce classement qui donnait, en d’autres pays où il avait subsisté, des aperçus assez trompeurs, pour ne pas dire fantaisistes : c’est ainsi qu’en Autriche-Hongrie, quarante-deux mille habitants sur 50 millions, et en Allemagne dix-sept mille cinq cents seulement, sur 68 millions, figuraient comme « n’appartenant à aucune confession religieuse. »

Si nous appliquions cette méthode a la France de 1921, nous estimerions qu’il n’y a, dans le diocèse de Paris, que 5 pour 100 de « non catholiques ; » si nous l’appliquions aux 1 275 000 habitants qui peuplaient les communes suburbaines du département de la Seine lors du recensement de 1912, du fait que l’on comptait seulement parmi eux 15 700 protestants