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et resserré les liens d’amitié qui nous unissent à nos alliés[1].

Y a-t-il lieu de garder trace de cette mission en relatant ce qu’elle a vu, entendu, remarqué ?

Oui, certainement, quelque restreint qu’ait été son champ d’observation. Rien en effet de ce qui intéresse nos frères du Canada en peut nous laisser indifférents ; d’autre part, le Dominion est en plein développement ; le plus grand avenir lui est réservé, et il n’est pas inutile de le rappeler.

Bien entendu, il ne saurait être question ici d’une étude d’ensemble que rien ne justifierait. Le Canada est plus grand que l’Europe entière ; il s’étend sur des milliers de kilomètres, de l’Est à l’Ouest, du Sud au Nord ; la seule province de Québec est à elle seule plus grande que la France. De cette immensité nous n’avons vu qu’un bord. Dans ces conditions, le plus prudent et aussi le plus simple est de se borner à noter ce que la mission a vu sur son passage, de donner, pour ainsi dire, son « journal de marche, » en relevant tous les détails caractéristiques.


* * *

A peine étions-nous arrivés à New-York que deux hommes éminents, amis passionnés de la France, les sénateurs Dandurand et Beaubien, venaient nous y rejoindre pour nous conduire eux-mêmes dans leur patrie et nous en faire les honneurs.

Dès le premier contact, la conversation s’engage sur la situation politique du Canada. Ont-ils dessein d’enlever de nos esprits toute idée fausse, de nous « mettre au point ? » Il semble bien.

— Nous avons, disent-ils, deux mères patries, aïeules vénérables, que nous respectons, admirons et aimons l’une et l’autre.

« Ces deux mères patries sont la France et l’Angleterre.

« La première a fait de nous ce que nous sommes, des

  1. Composition de la mission : Maréchal Fayolle, président ; — Amiral Charlier ; — M. Gaston Ménier, sénateur ; — M. Fournier-Sarlovèze, député de l’Oise ; — Comte de Warren, député de Meurthe-et-Moselle ; — Mgr Landrieux, évêque de Dijon ; — M. Alb. Besnard, de l’Académie des Beaux-Arts ; — Professeur Lippmann, de l’Académie des Sciences ; — M. Dal Piaz, président de la Compagnie Générale Transatlantique ; — M. Fortunat Strowski, professeur à la Sorbonne ; — M. Cor-éard, inspecteur des Finances ; — M. de Loynes, ministre plénipotentiaire ; — M. Louis Blériot, aviateur, industriel ; — M. Delmas, représentant de la Presse française ; — Colonel Requin, adjoint au maréchal ; — M. Louis Jaray, maître des requêtes au Conseil d’État ; — Marquis Le Créqui-Montfort. secrétaire général ; — M. Quénard, professeur de l’Université, secrétaire général adjoint ; — Mme Albert Besnard ; — Comtesse de Warren ; — Vicomtesse de Salignac-Fénelon ; — Mme Lippmann ; — Comtesse de Bryas ; — Mme Blériot.