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Ce fut le 1er novembre, — des trains de troupes avaient déjà passé directement vers l’Italie le 30 et le 31, — que les mouvements par route commencèrent. Et, tout de suite, on s’aperçut que le programme était irréalisable.

C’est que, en matière d’opérations militaires, on ne doit pas se lasser de le répéter, tout est dans l’exécution : ce qui


LE PASSAGE DES ALPES PAR LE COL DE TENDE


a été conçu hors du champ d’action est souvent inapplicable ; « c’est la guerre qui apprend la guerre ! »

Qu’arriva-t-il, en effet ? — D’abord, que la durée des étapes prévue fut pratiquement insuffisante : il fallait quatre jours, au lieu de trois, pour la route de Tende, parce que cette route était très mauvaise ; il fallait six jours, au lieu de quatre, pour le trajet du bord de la mer, parce que, là, la route est constamment coupée par la voie ferrée et que, cette voie ferrée étant justement suivie, alors, par des trains qui se succédaient à de très courts intervalles, les convois automobiles perdaient des heures aux passages à niveau !