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Il ne s’agissait là, au surplus, que d’un retard. Mais une complication plus grave força à modifier la composition même des éléments.

En effet, la route du Col de Tende, particulièrement entre l’Escarène et Sospel, était tellement dangereuse, par suite des lacets en bordure de précipices, qu’on jugea qu’il était de la plus grande imprudence d’y faire passer l’artillerie. On chercha une autre combinaison, et l’on pensa d’abord à utiliser, entre ces deux points, un long tunnel en construction de la ligne de chemin de fer, inachevée, Nice-Coni. Mais, dans le même temps, une reconnaissance fit découvrir que la route Vintimille, Breil, Col de Tende, qui suit la vallée de la basse Roya, était d’un emploi beaucoup plus sûr. Et il fut alors décidé : d’abord, qu’on userait de cette route, — (l’itinéraire devenait donc : Nice, La Turbie, Menton, Vintimille, Breil, Col de Tende, San Dalmazzo) ; — ensuite qu’on remplacerait l’artillerie par des troupes à pied, qu’on transporterait en camions.

Les groupes automobiles furent donc employés, à partir de ce jour, à transporter les fantassins, leurs vivres et leurs bagages, entre Nice et San-Dalmazzo, et, bientôt, entre Vintimille seulement et San-Dalmazzo, les chemins de fer venant faire leurs déchargements à Vintimille.

La C. R. A. avait transporté son siège de Nice à Menton.

Sur ces entrefaites, les premières troupes anglaises arrivèrent, avec leurs autos : on leur réserva, sur leur demande, la route du bord de la mer, et tous les camions français montèrent dorénavant par le Col de Tende.

Tous ces mouvements se répétèrent pendant tout le mois de novembre. Vers le 12, le groupement automobile Censelme avait reçu l’ordre de passer définitivement en Italie, et il était remplacé par le groupement Jehl, dont la composition était à peu près la même (quatre groupes et une section d’état-major) et dont le travail fut tout pareil.

Aux premiers jours de décembre, celui-ci, à son tour, quittait la France pour la région du lac de Garde.


Il faut dire un mot à part du transport du « Parc automobile. »

En octobre 1017, le Parc de la 10e armée était installé à Châtillon-sur-Marne. L’ordre arriva le 29 au soir d’embarquer