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plateau qui domine un peu la ville, et appuyer les attaques des corps d’armée qui agissaient.

A dix heures du soir, la bataille était gagnée, les Russes enfoncés sur tous les points, jetés dans l’Aile, et toute la rive gauche déblayée de leur présence. Leur perte fut immense, en hommes et en matériel. Cette sanglante et éclatante défaite les terrassa complètement.

Le 17 et le 18, l’Empereur logea au village de Sgaisgirren, dans le château du baron. Je me trouvais de garde auprès de sa personne. Le lendemain de son départ, je visitai ses appartements ; ils ne méritaient pas cette attention, car ils étaient plus que simples, mais j’y trouvai un gros paquet de journaux de Paris, d’Altona, de Francfort, de Saint-Pétersbourg, dont je m’emparai avec joie, n’ayant pas eu l’occasion d’en lire depuis Varsovie. Ce fut une bonne fortune, car nous ne savions rien de ce qui se passait à l’armée que par les journaux.


J. -B. BARRES.