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une organisation qui, à raison de son caractère purement économique, échappe absolument aux fluctuations politiques et permet aux industries allemandes, groupées d’Est en Ouest et du Nord au Sud, de se lier solidement par une cohésion sans pareille. Car il ne faut pas oublier que le Reich rachète les chemins de fer dans le même temps qu’il rachète les voies navigables : une somme de 8 900 000000 de marks portant intérêt à 4 et à 4,5 pour 100, est prévue à cet effet ; et le budget de 1922 a déjà affecté 365 millions au paiement des intérêts de ce rachat, et 2 440 679 000 marks aux travaux d’amélioration ordonnés pour l’année en cours, — ce dernier crédit à valoir sur la somme globale de 16 675 758 000 marks votés pour travaux ferroviaires nouveaux.

Ce double effort porté sur les voies navigables et sur les voies ferrées est certainement l’un des plus extraordinaires dont l’histoire fasse mention en aucun pays.


V. — PREMIERS RÉSULTATS

Les résultats déjà obtenus par cette initiative en matière de travaux sont déjà fort surprenants.

Dès maintenant, Hambourg est devenu le grand port de l’Europe centrale, et son trafic a déjà atteint les totaux qui étaient les siens en 1913, — ou peu s’en faut. En effet, pour les mois de janvier à mai, la comparaison donne les chiffres que voici : en 1913, Hambourg a reçu 5 767 navires jaugeant 5 712 074 tonnes et a expédié 6 363 navires jaugeant 5 849 007 tonnes, — et en 1922, le même port de Hambourg a reçu 4 174 navires jaugeant 4 915 984 tonnes, et réexpédié 4 875 navires jaugeant 5 039 372 tonnes. Si les navires de 1922 sont moins nombreux comme effectifs, leurs tonnages supérieurs à ceux de 1913 rapprochent le transit actuel du transit ancien avec une rapidité qui peut paraître d’autant plus surprenante que Hambourg avait été littéralement étranglé par le blocus des Alliés et était, au jour de l’armistice, un port absolument mort par asphyxie.

D’autre part, la Schiffahrtszeitung publie un tableau qui présente, avec quelque orgueil, la situation de 52 Compagnies de navigation transatlantique d’Allemagne à la fin de juin 1922, possédant à elles toutes, un capital total de 5 620 299 000 marks-or ; parmi ces Sociétés, il en est qui, pour 1921, ont donné à leurs