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LITTÉRATURES ÉTRANGÈRES

L’AUTEUR
DE
CAVALLERIA RUSTICANA[1]

Rien n’est plus célèbre que l’opéra de Cavalleria rusticana. Depuis plus de vingt-cinq ans, dans toutes les capitales du monde, cette musique brutale a popularisé le nom de Mascagni, et l’avenlure tragique de Turiddu Macca et de la Santuzza s’est jointe au répertoire des amants immortels, à côté de l’histoire de Manon Lescaut et de Carmen. Mais le roman de l’abbé Prévost continue de vivre en dehors de la musique de Massenet, et l’éclatant talent de Bizet n’a pas fait oublier la gloire de Mérimée. Au contraire, combien d’auditeurs de Cavalleria connaissent, au moins à l’étranger, le nom de Giovanni Verga ? Je ne sais même pas s’il figure sur l’affiche, auprès de celui de Mascagni. Dans ses charmants souvenirs, qui viennent de paraître, l’illustre cantatrice Gemma Bellincioni, qui créa le rôle de Santuzza, ne mentionne pas le dramaturge : peut-être le prenait-elle pour quelque librettiste. Bien peu de gens se

  1. Giovanni Verpa : I Malavoglia, Mastro-Don Gesualdo, Cavalleria rusticana, Vagabondaggio, Don Candeloro e Cie, etc. Trêves édit. , Milan. — Œuvres complètes en cours de publication, Bemporad édit., Florence. — Luigi Russo, Giovanni Verga, Rirciardi édit. , Naples, 1920. — B. Croce, La Letteratura della Nuova Itlalia t. III. Ojetti, Alla scoperta dei letterati, Milan, 1893, etc.