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que le sacrement catholique. Ce jeune couple pourrait, ce me semble, demeurer à Nyon, où la vie doit être fort bon marché. Chaque matin, M. Bachellier viendrait reprendre son travail près de Votre Altesse. Je crois, en tout cas, que ce ne peut être là une objection insoluble.

Je prie Votre Altesse d’agréer l’assurance de mes sentiments respectueusement et affectueusement dévoués.

E. RENAN.


A Ernest Renan.


Rome, Hôtel de Londres, place d’Espagne, le 24 décembre 1886.

Mon cher monsieur Renan.

Votre souvenir si aimable m’est précieux. Je vous remercie de vous être occupé du rédacteur que je cherche : dès mon retour à Prangins, je m’en occuperai ; mais c’est plus qu’un copiste qu’il me faut : je cherche un homme capable de rédiger, de coordonner mes souvenirs, et mes nombreuses notes et lettres, au courant de la politique des trente dernières années : est-ce bien l’homme convenable ?

Hier, j’ai passé la journée à Mandela ; votre souvenir y est très vif ; j’ai su que vous y aviez été cinq fois. Ma pauvre cousine va bien mieux que l’on ne devait s’y attendre après la mort tragique de son fils[1]. Le pays est curieux, l’hospitalité excellente. La tristesse du paysage couvert de neige, était trop d’accord avec mes sentiments pour ne pas me plaire. Votre nom, ainsi que celui de Mme Renan, y ont été souvent prononcés ; c’est vous dire que ma journée m’a beaucoup plu. Je vous renouvelle, mon cher monsieur Renan, l’expression de tous mes meilleurs souvenirs. Votre affectionné.


A S. A. I. le prince Napoléon.


Paris, 12 mars 1887.

Monseigneur,

M. Calmann-Lévy, mon éditeur et mon ami, sort de chez moi, et me prie de transmettre à Votre Altesse un vif désir

  1. Napoléon de Roccagioine, ancien officier à la Légion Étrangère française, s’était tué dans des circonstances tragiques.