particulières non susceptibles de fournir leur quote part sous la même forme. L’égalité serait ainsi établie entre les diverses catégories de contribuables. De toute façon, ce serait une réponse victorieuse à ceux qui veulent affranchir l’Allemagne de ses obligations sous prétexte qu’elle ne peut pas exporter de capitaux : elle abandonnerait une partie de sa fortune à l’intérieur de ses frontières, laissant à ses créanciers le soin de retirer leur avoir. Les titres ainsi créés se négocieraient et permettraient à ceux qui en seraient détenteurs de se constituer des ressources liquides en les aliénant.
Cette solution intéresserait les Alliés à la prospérité de l’industrie allemande, qui est une condition fondamentale d’un règlement satisfaisant des réparations. Rien n’empêcherait d’ailleurs les Allemands eux-mêmes, les neutres, les habitants, d’un pays quelconque, d’acheter ces titres qui, devenant une sorte de monnaie internationale, faciliteraient les transferts des capitaux qu’ils représentent.
M. Mac Kenna estime que les lois qui régissent les transferts de capitaux à la surface du globe sont mal connues. Nous ne sommes pas de son avis. Ceux qui ont étudié le problème savent qu’il est un instrument moderne qui opère ces migrations de richesse et qui s’appelle la valeur mobilière. Grâce à elle, les divers éléments de l’actif d’une nation peuvent revêtir une forme qui en permet le déplacement pour ainsi dire instantané, sans modifier les conditions de fonctionnement des entreprises.
M. Mac Kenna nous dit que le simple transfert de 375 millions de dollars-or, seule partie des paiements que l’Allemagne ait effectuée en espèces aux Alliés, a déterminé la chute du mark. C’est une allégation qui ne résiste pas à l’examen des faits. La cause de l’effondrement de la valeur de la monnaie allemande est la multiplication folle du papier inconvertible. Au début de la période envisagée, le mark valait encore 40 centimes de monnaie française. Il eût suffi, à ce moment-là de créer 4 milliards de marks-papier de billets pour obtenir les devises étrangères correspondant au montant total que l’Allemagne a payé jusqu’à ce jour autrement qu’en nature, à valoir sur sa dette des réparations. En nous reportant à la cote du dollar à Berlin depuis trois ans et à la statistique parallèle de la circulation des billets de la Banque d’Empire et des caisses de prêts, nous constatons qu’à la vitesse accélérée de la création