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Voici comment s’exprimait naguère le sous-secrétaire d’État britannique à la guerre en défendant devant le Parlement une demande de crédit pour les recherches chimiques de guerre :

« Aussi longtemps qu’il y aura danger que d’autres nations poursuivent l’étude de ces méthodes de guerre, nous devons continuer les recherches et les expériences chimiques de guerre. Les recherches doivent être dirigées non seulement vers les gaz et appareils propres à être utilisés dans l’avenir, mais aussi vers la protection contre tous les gaz possibles. L’entraînement à l’emploi offensif des gaz doit être limité à des unités spéciales, mais l’entraînement dans les mesures de défense doit s’appliquer à l’armée tout entière.

« Nous devons continuer nos études de ce qui est connu dans l’armement chimique. Aucune nation n’a renoncé à l’usage des gaz empoisonnés comme conséquence de la Conférence de la Paix. Il y a des nations dont la parole ne mérite aucune créance si elles déclarent y renoncer. Il est essentiel d’étudier le côté offensif de l’armement chimique si nous devons nous préparer pour la défense. La grande importance d’une défensive adéquate provient de ce que les préparatifs de l’offensive par le gaz peuvent être en temps de paix faits dans un grand secret et peuvent avoir des résultats importants et même fatals aux premières périodes de la guerre…

« … Pour ces raisons il est indispensable de faire les dépenses nécessaires pour la recherche, l’expérimentation et la préparation en rapport avec le matériel de guerre. Il est également nécessaire d’éviter les doubles emplois et les gaspillages et de ne pas substituer pour la recherche scientifique des institutions militaires à des institutions civiles existantes qui réaliseront mieux ces recherches. Notre politique est de confier à des institutions scientifiques civiles toutes les recherches pures qui peuvent leur être confiées avec profit, et, en un mot, de restreindre le rôle des établissements militaires à l’application de ces recherches et à la construction des appareils. »

Ce texte se passe de commentaires. Pour compléter ce bref exposé, je me bornerai à reproduire l’opinion qu’un des chefs les plus éminents de l’armée française, le général Debeney, directeur de l’École supérieure de guerre, exprimait naguère dans les colonnes d’un journal américain, le Pittsburgh Dispatch :

« Si la guerre recommence, l’aviation et spécialement le gaz joueront des rôles très importants. Les progrès de l’aviation rendront l’arrière des fronts extrêmement dangereux et les progrès de la chimie