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Après un long silence, Philippesco me dit :

— Je me demande si je ne vais pas hâter mon retour à Bucarest.



Dimanche, 5 mars.

Philippesco a rapporté à Sazonow notre entretien d’hier. Sazonow lui a déclaré : « J’approuve sans réserves le langage de M. Paléologue. »

Aussitôt rétabli, Philippesco partira pour Bucarest.



Mercredi, 8 mars.

Autour de Verdun, la lutte redouble d’acharnement. Les Allemands attaquent avec de gros effectifs sur les deux rives de la Meuse. Malgré l’intensité de leur tir et la violence de leurs assauts, notre ligne se maintient ferme.



Samedi, 11 mars.

Philippesco quittera Pétrograde demain pour aller visiter le front méridional des armées russes et rentrer ensuite à Bucarest.

Il vient me faire ses adieux :

— Je vous remercie, me dit-il, de m’avoir parlé aussi franchement. J’en ai déjà tiré profit ici même, d’où j’emporte les meilleures impressions. Dès mon retour à Bucarest, je presserai M. Bratiano dans le sens de vos idées, que je partage entièrement.



Dimanche, 12 mars.

Profitant du séjour de l’Empereur à Tsarskoïé-Sélo, je lui ai demandé une audience pour l’entretenir de la Roumanie et de la situation générale ; il me recevra demain, avec le cérémonial habituel.

Mais, hier soir, il m’a fait savoir très gracieusement qu’on développera aujourd’hui, devant ses enfants, une série de films cinématographiques, représentant des scènes du front français, et qu’il me prie d’y assister dans la plus stricte intimité, mon audience officielle restant fixée à demain.

J’arrive à Tsarskoïé-Sélo à cinq heures. Les appareils sont