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Page:Revue des Deux Mondes - 1922 - tome 9.djvu/68

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mêmes qui vous en eussent voulu, si vous ne les aviez pas invités alors, ne vous eussent pas moins reproché de rompre en leur faveur le caractère austère de votre réunion, et en quelque sorte la solitude qui lui est indispensable.

Il est pourtant quelques cœurs très chers qui regretteront d’être loin. Tu devines qu’il s’agit de ma femme et de nos enfants. Ils le regrettent et ils t’approuvent. Et leur cœur est en moi qui serai auprès de toi.

Mais si je les excepte et si je m’excepte, le plus heureux de tous est Edmond Larmechin. Quelle délicate pensée tu as eue de le choisir pour ton second témoin, lui jeune homme de trente ans, s’il les a, de préférence aux cinquante ans de tout autre ami de notre génération ! Le brave garçon m’en écrit une lettre touchante. Comme il n’ose, en dépit du poste de confiance où tu l’appelles, te confesser toute l’étendue de son affection et de sa reconnaissance, il me supplie de me faire son avocat. Ah ! celui-là t’est dévoué au delà de toute expression : et tu l’as senti, puisque tu l’as choisi.

Quant à moi, mon ami, je rends grâces aux dieux de m’avoir fait vivre.

PHILIPPE PAGEYRAN.


Georges Tréval à Renaud Dangennes.


Fontainebleau, septembre 1896.

Monsieur et cher collègue,

Veuillez agréer toutes mes félicitations à l’occasion de votre mariage avec Mme Varages. Elles ne sont pas de simple convenance. Comment le seraient-elles, quand je puise dans le souvenir de notre commune et lointaine jeunesse au moins quelques raisons qui vous peuvent et vous doivent persuader le contraire, sans qu’il me soit nécessaire d’insister davantage ?

Recevez, Mme Dangennes et vous, tous mes vœux. Présentez à Mme Dangennes mes hommages. Et croyez, mon cher collègue, que je ne désire rien tant que la réponse de votre estime à celle, très respectueuse, que j’affirme que j’ai pour vous.

GEORGES TREVAL.