Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1922 - tome 9.djvu/743

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reçu de notre ministère des Affaires étrangères aucune direction, mais ils ne furent accueillis par aucun de nos représentants à l’étranger ; ils disposaient de crédits dérisoires comparés à ceux des missions rivales, et le compte rendu qu’ils adressèrent au ministère resta sans réponse ; on ne leur en accusa même pas réception. Lorsqu’on met de tels faits en regard des 20 millions et demi que nous votons pour les Œuvres françaises à l’étranger et des 18 millions que nous mettons à la disposition du ministre, on ne peut s’empêcher d’être confus et surpris.

D’ailleurs, ce mot de « propagande » sonne mal à l’oreille de certains étrangers : il s’agit simplement de les renseigner sur notre pays, de parer les coups qu’on lui porte et de le défendre contre cette guerre qui continue sous une autre forme, la guerre du mensonge et de la calomnie.

Je suis informé que l’Allemagne, en ce moment même, s’efforce de mettre la main sur les agences télégraphiques de l’Europe centrale et de l’Europe orientale. Si nous restons inactifs, si nous laissons les vaincus d’hier reprendre pied dans ces pays et dresser en quelque sorte une barrière au centre de l’Europe, ce n’est pas seulement nous qui aurons perdu la guerre comme le prédisait M. de Flotow, ce sont tous les peuples qui ont vaillamment lutté avec nous pour conquérir leur indépendance ou pour acheter leur unité.

Récemment, un colonel américain, le colonel Smith, a pris l’initiative d’une conférence qui s’est réunie à Porto-Rosa. Cette conférence s’est occupée principalement des questions des chemins de fer. Pourquoi cette conférence ne deviendrait-elle pas périodique, et pourquoi ne se réunirait-elle pas la prochaine fois à Paris ? Elle étudierait tout le régime économique de l’Europe centrale. Ces peuples, même quand ils sont divisés par d’ardentes passions politiques, ont besoin les uns des autres au point de vue économique. Trop souvent, les traités, issus de la diplomatie nouvelle, ont blessé les sentiments des populations et fait violence à la nature elle-même.

Le Gouvernement de Vienne vient de signer plusieurs accords avec celui de Prague ; il conclut, en ce moment même, un traité avec la Hongrie. M. Take Jonesco avait proposé à M. Pachitch une Conférence des membres de la « Petite Entente » avec la participation de l’Autriche et de la Pologne. Ce projet se réalisera sans doute. Les hommes d’État qui travailleront ainsi