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Page:Revue des Deux Mondes - 1922 - tome 9.djvu/742

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des réparations d’accorder des dérogations à l’établissement des privilèges de premier rang qui pèsent sur tous les biens et ressources de l’Autriche. Cette mesure, acceptée par presque tous les Etats intéressés, ne dépend plus que de l’adhésion des Etats-Unis, et elle est envisagée dès à présent par le Gouvernement de Washington dans un bill soumis au Congrès. M. Briand, avant de partir pour les Etats-Unis, avait promis d’intervenir auprès du Gouvernement américain pour obtenir que ce bill vint aussitôt que possible en discussion. De cela je n’ai pas entendu parler dans nos récents débats. Je suis sûr que M. le président du Conseil a présente à la pensée la promesse de son prédécesseur et qu’il saura intéresser les hommes d’Etat américains à une cause qui n’est pas seulement financière, qui n’est pas seulement politique, mais humaine.


L’action de l’Allemagne ne se fait pas moins vivement sentir en Hongrie. Le Hongrois, pris jadis entre le Russe et le Turc, n’avait d’autre ressource que de se mettre sous la protection de la Maison d’Autriche, et c’est ainsi que, par le jeu des alliances, il a été jeté contre nous. Mais aujourd’hui, certains hommes politiques hongrois, et non des moindres, viennent nous dire : « L’Allemagne se livre chez nous à une propagande effrénée ; la presse est dans ses mains ; elle parle à notre peuple sa langue ; pendant ce temps-là que fait la France ? Elle nous envoie quelques revues, quelques tracts en français, pour prouver son bon droit ; ce n’est pas là ce qui intéresse les Hongrois, ce sont leurs affaires à eux. Il faut pénétrer les masses paysannes, parler leur langue, attirer la jeunesse bourgeoise vers les universités françaises, prouver par des actes à la Hongrie que l’on comprend sa vie, ses besoins, protéger ses œuvres d’art, ses monuments, les souvenirs de son histoire et s’efforcer de la rapprocher de ses voisins. » Aussi avons-nous été heureux d’apprendre que des pourparlers en vue de la conclusion d’un accord commercial austro-hongrois doivent commencer prochainement.

Notre propagande, comparée à celle de l’Allemagne et des autres nations, est tout à fait insuffisante. Il y a quelques mois, une association d’étudiants français s’est rendue à Prague, à Varsovie et en d’autres villes de l’Europe centrale. Or, non seulement ces jeunes gens animés d’un ardent patriotisme n’avaient