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Page:Revue des Deux Mondes - 1922 - tome 9.djvu/897

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notre gauche, tantôt soudant nos éléments hâtivement amenés et souvent non jointifs, tantôt cherchant à envelopper l’aile allemande, cette cavalerie opère sans repos du 15 septembre au 15 novembre 1914. Et nous voyons alors son action se poursuivre pendant deux mois, pour permettre le développement de la plus vaste des manœuvres stratégiques qui aboutira au déploiement en pleine sûreté, sans la moindre surprise, de quatre armées[1].

Tout d’abord, le débouché des forces ennemies au Sud-Ouest de la Somme, est retardé, et la 2e armée (de Castelnau) étend son front de Roye à Bapaume. Puis Arras, qui doit masquer le débarquement des corps de la 10e armée (de Maud’huy), est couvert, et notre front atteint le canal de La Bassée.

La cavalerie allemande s’élève sur notre flanc et notre commandement craint d’être débordé ; mais le 2e corps de cavalerie (4 divisions) s’étend rapidement le long de la Lys, d’Armentières à Aire, sur 50 kilomètres ; et les « radios » captés de Marwitz nous apprennent que ce dernier ne peut atteindre ses objectifs (Calais, la mer) parce que la cavalerie française l’en empêche.

Ainsi, les deux corps de l’armée britannique peuvent-ils se concentrer dans la région d’Aire et de Saint-Omer, et s’engager offensivement en direction de Lille, avec l’appui de notre cavalerie attaquant à pied.

Au milieu d’octobre, l’armée belge évacue Anvers, se replie le long de la côte, à marches forcées, pour échapper à l’enveloppement dont la menacent les forces allemandes qui s’élèvent, suivant l’axe Gand, Ypres, Dunkerque, sur son aile Sud découverte. Comment arrêter cette manœuvre, comment recueillir nos héroïques et malheureux alliés ?

Le général Foch qui commande le groupe des armées du Nord, pousse tout ce qu’il peut ramasser de forces mobiles, quatre divisions de cavalerie, dans la direction Ypres, Gand. Le contact est pris à Roulers et a Cortemarck au delà de la forêt d’Houthulst ; la progression de l’ennemi est retardée pendant 5 jours ; le temps d’amener et d’engager le 1er corps britannique et le 9e corps français, est gagné.

La 8e armée peut se constituer. Mais pendant qu’arrivent

  1. Déploiement de la 2e armée, du 15 au 27 septembre. — Déploiement de la 10e armée jusqu’au 8 octobre. — Déploiement de l’armée britannique, jusqu’au 15 octobre. — Déploiement de la 8e armée, jusqu’au 15 novembre.